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Immobilier : pour les notaires, la baisse s’estompe
vendredi 27 juillet 2012, par
Par Edouard Lederer I 27/07 I lesechos.fr
Gris plutôt que noir. Au printemps , les notaires de France hésitaient pour 2012 entre un scénario catastrophe, avec effondrement des prix de l’immobilier, et une prévision un peu moins pessimiste. Selon leurs plus récentes prévisions, publiées hier en marge de leur note de conjoncture pour le premier trimestre de l’année, c’est la seconde hypothèse qui est en train de se réaliser.
Principale explication : les acquéreurs emprunteurs bénéficient pour le moment du « bas niveau des taux d’intérêt qui semble devoir durer ». Même si le nombre de transactions est attendu en forte baisse (700.000 ventes attendues en 2012 contre 854.000 en 2011), la demande n’est donc pas totalement éteinte.
Le diagnostic varie sensiblement d’une région à l’autre. Pour Paris intra-muros, les prix pourraient être soutenus par la rareté de l’offre. En rythme annuel, « l’analyse des avant-contrats nous confirme une baisse des volumes devant entraîner une hausse modérée des prix », dans la capitale, indiquent les auteurs de l’étude.
Les maisons risquent de souffrir
Cet effet rareté pourrait aussi empêcher les prix des appartements de chuter fortement dans les grandes métropoles dynamiques de province (Lyon, Bordeaux, Montpellier, Nice ou Nantes). Pour ces villes, les notaires anticipent une variation de prix annuelle « légèrement négative ». Selon ces prévisions, les autres zones baisseront davantage en raison de l’atonie de la demande. En rythme annuel, ces marchés pourraient connaître une baisse de prix située entre 5 et 10 %.
Ce sont surtout les maisons qui devraient souffrir. « Nos indicateurs avancés nous laissent à penser que la résistance des prix à la baisse sera plus faible », indiquent les notaires. Selon les territoires, les prix pourraient diminuer de 5 % à 15 %. En cause, la prudence des acquéreurs. « Le budget moyen est plus conséquent pour ce type de biens. Même sur les agglomérations dynamiques, les prix des maisons se sont érodées », analyse Pierre Bazaille, président de l’Observatoire du marché immobilier des notaires.
Dans le neuf, les notaires n’excluent pas « des baisses ponctuelles des prix de vente, en vue de réduire le stock », tout en soulignant qu’« il n’y a pas de raison pour que le prix de revient baisse dans les prochains mois ». Mais ce relatif optimisme reste limité à 2012. Pour 2013, les incertitudes économiques, fiscales (fin du dispositif Scellier) ou réglementaire (encadrement des loyers) rendent tout exercice prospectif « imprudent » aux yeux des notaires.
EDOUARD LEDERER